C’est quoi ?
L’enjeu de la santé mentale: créer du lien

L’image que l’on a de la psychiatrie est celle de la folie qu’on enferme. La réalité est tout autre. C’est la santé mentale.
Disons comme le Renard du Petit Prince, que c’est créer du lien: restaurer une relation à l’autre, abîmée, envahie par des peurs, ou qui n’a jamais pu avoir lieu..
Le travail des hospitaliers est d’aller en ami sur les planètes de ces Petits Princes, reconnaître des réalités psychiques différentes, et créer une rencontre qui sera nécessairement hors norme.
Viendra le temps du risque du voyage pour découvrir la Terre, leur Terre; le serpent, le désert, les émotions, le Renard pour le jeu et l’amitié, le Pilote d’avion, c’est à dire l’auteur en eux, trouver leur source propre
et construire leurs vies.
Bref… l’idée est qu’une histoire de partages commence. Grâce à une rencontre qui a d’abord été totalement hors normes, dans un lieu refuge.
La Pitié Salpêtrière
Un service psychiatrique de l’enfant et de l’adolescent hors normes !
Fleuron du Groupement hospitalier AP-HP Sorbonne, c’est un centre de référence en pointe dans de nombreuses spécialités et maladies rares.
Orienté cas complexes, il est le seul à diagnostiquer et soigner dans la durée les enfants du plus jeune âge à 18 ans, et à suivre une politique de mixité sociale.
Il est le plus important en France, un des plus grands en Europe. Il bénéficie d’un rayonnement international.
Il est dirigé par le Pr David Cohen, qui accompagne notre le programme clowns.

Connaissez vous le film HORS NORMES, d’Eric Toledano et Olivier Nakache, avec Vincent Cassel et Reda Kateb ?
Présenté à Cannes en 2019, récompensé dans d’autres festivals internationaux, il retrace les histoires vraies d’enfants du service issus de l’unité d’accueil d’urgence.
Il a été tourné ici, dans un service hors normes
Présentation du service
par le Pr. D.Cohen
Des pathologies extrêmement variées sont soignées

…sont quelques problématiques rencontrées par les soignants… et les clowns
Quand aux pathologies traitées, elles sont extrêmement variées :
Schizophrénie, troubles bipolaires, de l’humeur et de l’attention, du comportement et de la personnalité, du développement, du langage et de l’apprentissage, dysphories lourdes en tous genres, hyperactivité, anorexie, entrées dans la psychose, troubles psychotiques, autisme, psychiatrie non sectorisée,catatonie, maladies rares à expression psychiatrique, maladies non répertoriées…
L’hôpital dispose de :
400 PETITS PRINCES de 5 à 18 ans sont hospitalisés
6 semaines en moyenne,
soit 7000 jours d’hospitalisation par an – et autant en consultation.
40% des enfants sont victimes de maltraitance.
Certains y sont suivis des années, depuis le plus jeune âge,
d’autres y sont de passage
4 UNITÉS TEMPS PLEIN (66 lits),
3 HÔPITAUX DE JOUR (37 places),
Une des trois unitées d’urgence autisme aigü en Europe et la plus équipée.
2 unités spécialisées autisme,
1 consultation,
1 école,
1 salle Snoezelen,
1 cour de récréation!
Un lien particulier aux arts et à la société

Pour le Pr David Cohen, Chef du Service de ce service prestigieux, mais également artiste peintre et sculpteur renommé, les arts ont une place à prendre dans l’acquisition des moyens qui permettront de tisser ces liens. Ici, on favorise activement l’insertion des pratiques artistiques dans la thérapie.
Le service est aussi actif dans la lutte pour faire évoluer le regard de la société sur ces services et sur ces enfants. Il communique aussi beaucoup dans les interroger la norme. Une spécificité du service et de son chef.
Avec les soignants du service, nous adaptons les modes opératoires des clowns à l’hôpital qui ont fait leurs preuves dans les services somatiques lourds.
C’est un programme inédit.
Voir notre blog pour différents reportages sur le service.
Des clowns encore plus efficaces

Les modes d’interventions peuvent avoir ici un impact positif potentiellement plus puissant qu’en somatique sur l’efficacité des protocoles thérapeutiques.
Pourquoi ?
Le clown est un tisseur de lien. Régi par les seules émotions, il ne comprend pas l’intérêt des règles sociales et prend sans juger tous les aspects de la personnalité de qui il a en face. même les plus étranges pour nous. Il connaît un langage que nous avons oublié, celui de l’innocence.
Comme l’innocence ne connaît que l’innocence, le clown va droit au cœur de son interlocuteur, là où tout est encore intact, par où la personne peut se sentir vivante, être forte, décristalliser des émotions très anciennes, et se reconstruire.
La manière dont se produit la rencontre n’a aucune importance.
Et tout est bon. C’est pour cela que le clown est un improvisateur hors pair.
Ce n’est pas ce qu’il improvise qui compte, c’est le lien.
La puissance du clown peut être mise pleinement à profit dans ces services qui réparent des liens abîmés et qui, comme le clown, étaient encore à la marge de la société, il y a peu.
Le service et les enfants


Un refuge
Pour la plupart, ce service est un refuge, un cocon, une protection,
dans un monde devenu trop dangereux, où l’amitié est devenue
impossible…
Apprivoiser
Un refuge où, comme le Petit Prince, les enfants rencontrent des pilotes capables de voyager jusqu’à leur planètes, des renards, les autres enfants, et apprennent ensemble à créer du lien.


Ici les enfants sont peu dans les chambres.
Ils vivent ensemble, dans des unités aux portes toujours ouvertes sur l’extérieur, ou bien dans des unités fermées et sécurisées.
La vie en groupe
La vie en groupe est privilégiée. La norme devient le hors norme, dans un cadre émotionnel protecteur. C’est pour cela que des amitiés peuvent y naître.